Missing Ingredients


par Elizabeth Johnson

30 minutes de lecture


L'HISTOIRE DE HAJIA SUMAYA ABDALLA - MON REGIME.............


Hajia Sumaya Abdallah est une femme de 50 ans qui vit à Tamale et dirige Sumaya's Kitchen, un Chop bar local populaire qui sert de la nourriture à la communauté depuis les années 1940. Hajia Sumaya est mariée et mère de deux enfants. Elle travaille avec 20 autres femmes pour gérer le chop bar créé par sa grand-mère. Elle se décrit comme une femme heureuse et satisfaite qui n'aurait pas trouvé le genre de confiance et de satisfaction qu'elle a s'il n'avait pas repris le Chop bar.

‘ La pointe d'un stylo est trop petite pour convenir à tout le monde '
Je regardais ma mère pincer le bout de son majeur droit avec son pouce et son index gauche pour m'aider à visualiser la petitesse dont elle parlait. C'étaient les dernières lignes de son discours d'encouragement. Un discours que j'avais entendu maintes et maintes fois. Nous étions assis à notre place habituelle, avec en toile de fond le Chop bar à côte animé. C'est ce jour-là que ses mots ont fait leur chemin en moi. Le jour où j'ai décidé que je voulais faire partie de l'héritage que ma grand-mère avait créé il y a plus de 70 ans. Je voulais avoir mon propre "régime" et insuffler mon propre souffle dans une vie déjà existante.

Je n'avais pas l'intention de reprendre le Chop bar et de le diriger comme je le fais maintenant. J'ai toujours pensé que, par défaut, il ferait partie de ma vie. Une partie suffisamment importante pour exiger ma présence et mon attention, mais pas mon entière dévotion.

Je me souviens d'avoir terminé l'école polytechnique de Tamale (aujourd'hui l'université technique de Tamale) avec un diplôme de secrétaire et d'être immédiatement entrée sur le marché du travail. Pendant mes études, j'ai passé une bonne partie de mon temps libre au chop bar à me rendre utile, mais mon objectif était de travailler dans un bureau. Venant d'une famille de 10 autres frères et sœurs, tous très instruits et occupant des emplois prestigieux de col blanc, mon objectif était de suivre leurs traces. Cela n'a pas aidé que mes amis et moi nous asseyions et rêvions de notre futur proche en travaillant dans nos prestigieux emplois de cols blans.

Après avoir terminé Polytechnique en 1998, j'ai passé environ deux ans à chercher un emploi. J'ai pratiquement postulé à tous les emplois dont j'entendais parler. J'ai également postulé à l'université pour poursuivre mes études et j'ai essayé les services d'incendie, l'immigration et d'autres forces, mais rien n'a abouti. Pendant cette période, ma mère et l'un de mes frères aînés ont essayé de me convaincre d'envisager de prendre le chop bar comme emploi à plein temps. Bien sûr, à l'époque, cela n'avait aucun sens pour moi et a provoqué quelques frictions entre mon frère et moi.

Audio 1 - Comment ça a commencé


Mon régime entrera dans sa 20ème année au début de la nouvelle année (2022) et si vous me demandez si j'ai des regrets, ma réponse sera que je regrette de ne pas avoir écouté ma mère et mon frère plus tôt.

Il est impossible de dire exactement quand cet endroit a commencé. Il y a eu deux régimes avant le mien qui ont duré un peu plus de 70 ans. L'entreprise a été lancée par ma grand-mère, Hajia Sanatu Natogma, quelque part dans les années 1940. Après s'être mariée et avoir eu ses deux premiers enfants, elle a décidé qu'il serait bénéfique de créer sa propre petite entreprise afin de gagner un peu d'argent. Ma grand-mère raconte toujours qu'elle a commencé à fabriquer et à vendre des Tou Zaafi qui se vendaient rapidement. Au bout d'un moment, on lui a offert un espace devant la maison de son frère, tout près de l'endroit où se trouve maintenant le chop bar. Ma grand-mère a très bien utilisé l'espace, en installant un petit stand et en vendant son Tou comme nous l'appelons ici. Ses plats se vendaient très vite et avec le temps, elle a décidé d'ajouter le Fufu comme deuxième repas. À l'époque, l'entreprise était trop jeune pour employer des travailleurs, ajouter le Fufu d'igname représentait un défi mais ma grand-mère a trouvé une solution. Chaque jour, lorsque l'igname était bouillie et prête à être pilée, elle appelait les jeunes femmes qui vendaient de l'eau dans des bols sur leur tête. L'accord était qu'elle leur offrait un salaire égal à la somme d'argent qu'elles gagnaient en vendant l'eau en échange de leurs services qu'elles étaient plus qu'heureuses de fournir. La façon dont nous faisons le fufu a évolué au fil des ans. J'ai pu acquérir une machine de traitement du fufu qui rend le processus plus rapide et plus facile. À la dernière étape de la fabrication du fufu, nous le pilons encore. Peu importe comment nous évoluons, il y a une texture que le pilonnage offre au fufu. Une texture qui donne à la nourriture un caractère traditionnel.


Vidéo 1 et 2 - Processus de fabrication du fufu, machine et pilonnage final


Aujourd'hui, nous n'avons plus à négocier avec des jeunes filles qui vendent de l'eau, l'eau n'est même plus vendue de cette façon. J'ai une équipe d'environ 20 femmes qui travaillent ici tous les jours.


Audio 2 - Genèse

Ensemble, nous nous mettons au travail dès 6 heures du matin pour cuisiner et préparer les plats pour 10 heures pour nos clients impatients. Je suis très impliqué dans le processus de fabrication des aliments car j'aime que les soupes aient un certain goût. Une marque déposée qui doit perdurer aussi longtemps que le chop bar existe. Certaines de ces femmes travaillent ici depuis que ma grand-mère a commencé à accepter des gens. Pour elle, cela a commencé par l'acceptation de jeunes filles de notre famille élargie. Beaucoup d'entre elles ont commencé avec ma grand-mère avant même que ma mère ne la rejoigne à l'âge de 10 ans. Ma mère et moi avons perpétué la tradition d'accueillir des jeunes filles de la famille élargie. Certaines de ces femmes sont plus âgées que moi, d'autres sont parties après leur mariage, mais beaucoup sont restées avec nous. Nous sommes plus comme une famille ici et je peux compter sur elles pour donner le meilleur d'elles-mêmes, même quand je ne suis pas là.


Vidéo 3 et 4 : les femmes préparent la nourriture tôt le matin.

Le chop bar s'appelle désormais Sumaya's Kitchen. Comme ma mère, j'ai continué à faire quelques changements et ajouts pour faire évoluer le lieu avec le temps. Sous le régime de ma mère, il était connu sous le nom de Mma Zenabu's Chopbar et a gagné une grande popularité. Ma mère a ajouté les boulettes de riz et le Banku au menu et a fait quelques travaux d'extension du bâtiment lui-même.

Au cours de mes premières années, j'ai décidé d'ajouter le waakye, le riz jollof et le riz nature, mais ces aliments ne se vendaient pas aussi vite que les soupes et j'ai donc décidé de les abandonner. Plus tard, j'ai introduit des boissons gazeuses qui ont été de bons ajouts. Actuellement, je travaille sur ma propre recette de Sobolo qui sera ajoutée.

Vidéo 5 - Femme servant la nourriture


Sumaya's Kitchen se trouve actuellement entre une station-service et la mosquée populaire Hamadiya, tout près de l'endroit où ma grand-mère a commencé. Mais avant qu'il ne devienne notre chop bar, c'était un centre d'inoculation. Je me souviens être venue ici, petite fille, courir avec d'autres enfants pendant que de nombreux étrangers se faisaient vacciner. Le quartier tire son nom du fait que cet endroit a d'abord existé en tant que centre d'inoculation. Les habitants l'appelaient Saaga Saaga, ce qui signifie injection dans l'une des langues locales. Ce nom a évolué pour devenir Sakasaka. Lorsque le centre s'est effondré, l'endroit a été abandonné et ma grand-mère a eu envie d'en faire un espace pour le chop bar. Avec l'aide de son oncle, ils ont obtenu l'espace et nous sommes ici depuis lors.

Audio 3 - L'évolution des choses

Il est presque impossible de compter les réussites sans compter les échecs. Chaque individu, famille ou entreprise a un mélange des deux. C'est ainsi que va la vie. Le Chop bar est une réussite en soi puisqu'il existe depuis toutes ces années. Il est plus vieux que moi et continuera d'exister après moi. Ma grand-mère et ma mère ont connu leurs propres échecs dans la gestion de cette entreprise. Je réfléchis à la vie de ma grand-mère et je vois combien il a fallu de volonté et d'intention pour vouloir travailler. Il y a des raisons qui vont au-delà du simple désir d'utiliser son temps de manière productive en tant que jeune femme mariée et mère. Je ne connaîtrai pas la plupart de ces raisons, mais beaucoup d'entre elles m'ont permis de faire des études et d'avoir le privilège de décider de prendre la relève de ma mère.

Dans le cadre des problèmes existants, une réflexion plus approfondie m'a permis de comprendre et d'apprécier comment la décision de ma grand-mère de vendre de la nourriture a ouvert la voie à une communauté plus favorable et plus solidaire. En tant que femme mariée, j'apprécie l'adaptation de mon mari à ma vie professionnelle chargée et exigeante. Mon père a également soutenu ma mère qui a eu 11 enfants et a développé une entreprise.

En tant que femme, le défi de diriger une entreprise et de tenir un foyer en même temps n'est pas facile à relever, mais les femmes avec lesquelles je travaille m'inspirent chaque jour. Nous sommes toutes dans le même bateau et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que tout se passe bien.

La religion est une partie importante et intégrale de nos vies. Pendant le mois de Ramadan, nous ne gérons pas le chop bar. Il serait injuste que les femmes gardent leur maison, viennent travailler et fassent tout cela le ventre vide. Le mois de Ramadan est un mois de congés payés mais de temps en temps, nous venons cuisiner et partager gratuitement afin de rendre service à notre communauté.

Audio 4 - Traditions

Le chop bar existe comme un refuge pour les femmes. Nous travaillons avec une énergie qui surpasse toujours le physique. Les hommes n'ont jamais travaillé dans cet espace et je compte bien que cela reste ainsi. Nos fournisseurs de denrées alimentaires proviennent également d'une génération de femmes, transmise de ma grand-mère à moi. Seule la viande provient de bouchers qui sont des hommes et qui sont également des parents.

J'ai l'intention d'introduire l'utilisation de bouteilles de gaz pour la cuisine. Depuis l'époque de ma grand-mère, nous utilisons du bois de chauffage, ce qui n'est pas sans poser de problèmes. J'ai également l'intention d'introduire davantage de boissons fabriquées localement, comme je l'ai mentionné précédemment, et de mettre le Chop bar sur Internet pour plus de visibilité. Je pense que nous avons une histoire intéressante qui dépasse la simplicité habituellement associée à l'alimentation des gens et je suis impatient de la raconter davantage.

Quant à la question de savoir qui reprendra l'affaire, je ne peux pas donner de réponse précise. Je ne savais pas que je ferais cela alors que je venais de terminer mes études. J'ai une fille qui dit qu'elle veut être traiteur, ce qui est très positif quand on y pense, n'est-ce pas ? C'est presque un abandon. Mais la vie est très intéressante et tout peut arriver. Je suis sûr que le Chop bar continuera pendant de nombreuses années encore, mais l'avenir est impossible sans la continuation du présent, alors pour l'instant, je me concentre sur mon régime et le reste s'occupera de lui-même.

ELIZABETH SEKYI’S STORY - MOTHERING EARTH


Elizabeth Sekyi lives with her husband and five children in Agona Kwesi Twum Krom, popularly known as Agona KTK in the Central Region of Ghana. At 36, she describes herself as a self sufficient and industrious woman alway happy to challenge herself to do better. Her dream is to see that her children do not lack anything that will prevent them from chasing the dreams they have for themselves and so far she is happy with the way things are going. Her happiness does not mean she is comfortable. It rather inspires her to do more.

Audio 1 - Introductions
Elizabeth Sekyi introduces herself to us, She speaks Gomoa Fante.

I was a teenager when I started farming independently. I have been doing this for 21 years now and everyday, I find joy in my farm.It feels very fulfilling to be able to get up and have something to do. As a mother of five, I consider my farm the 6th child. One I take very good care of and who in return, ensures that I am able to have a sense of independence and security for my children. I am a married mother of 5 who farms and maintains a home. In addition to this, I make and sell palm oil and plantain chips. I do not deny that it is all a lot to do at a time
but the drive to give my children more is enough motivation to keep going.

Audio 2 - Why I started farming
In this audio, she speaks about the fact that her parents could not support her to go to Senior High School and that she started farming at 18. She is speaking Goma Fanti.

When I turned 18, my mother gave me a portion of her farmland to start my own farming. This was a very symbolic moment in my life. It signified that I had reached the stage of womanhood where nurturing was inescapable and since I was not yet married nor with children, farming was a way of helping me understand what it meant to nurture. But this was just a subtle significance as compared to the ushering into adulthood that my mother’s actions signified. I was to fend for myself through farming , its success and failures depended on me and my survival depended on it.

I have fond memories of my childhood. Both of my parents were farmers. My mother’s mother (my grandmother) was a cook and a farmer who also introduced her to the profession. Being the first of 7 children, I had to grow up very fast to support my farming mother. There were times when I had to take charge of my siblings while she was away. My mother taught me how to weed, to clear a farm, to plant and nurture seedlings and to harvest. I learned from her by instruction
and by observation. When we were in school, we would rush to the farm to see if my mother needed help. As a child, helping my mother on the farm meant that she would yield more harvest, sell more and have more money to buy us Christmas gifts. The new clothes and shoes were always a favorite. Till this day, I have fond memories of receiving my crispy new dress and shoe for the festive season. This is a tradition I have carried into my own marriage and experience with my children over the years. The responsibilities I had as a young woman is all
that has added up and made it possible for me to do all that I do and do it well.

Audio 3 - Childhood Memories
In this audio, Elizabeth Sekyi talks about fond childhood memories of receiving Christmas gifts from her parents thanks to proceeds they get from farming.

Given the chance, I would have loved to pursue a higher education. After Junior High School, I had to stop because my parents could not afford it any longer. There was also some priority given to my younger siblings especially the boys to help them finish at least senior high school. This was how I joined my mother on the farm full time helping her with farm work while supporting with domestic activities as well. Some of my siblings are living and working abroad, others are
married and living with their families in other towns.


Video 1 
In this video, Elizabeth Sekyi takes us to her favorite place on her farm, the resting shed. She describes it as her office where she rests, brings harvests and even cooks for her children when they arrive from school.

It is amazing to think about how far I have come as a farmer who started out with just a few crops such as cassava and corn on my mother’s farm. Now, I farm a lot more crops such as Garden eggs, Cucumber, Cabbage, Tomatoes, pepper, Cassava, Turkey Berry, EggPlant (Aubergine) and even Oranges, Plantain and Banana. My farm is no longer a small portion on my mothers farm but a vast piece of land that also hosts cash crops such as Oil Palm, Cocoa and Coconut which I oversea for a company in Accra. The arrangement with this company (company name withheld) is that I act as caretaker over their vast cash crop farms and in return gain a percentage of their profit. I am also able to do my personal farming on their land. I do not share any profits of my own farming with the company. Also do not own the land but this is a very good arrangement because all year round we are assured of an income. The company also has a dam which we are free to use. They also assist in the acquisition of needed chemicals for our farms.

Audio 4 - Farming then vrs now
In this audio, Elizabeth discusses how farming has evolved over time.

I am in total control of my farm, every decision to be made is my call and this makes me feel very in control of things. I love the balance it creates for my children. At home, my husband is the head and he has the final say and makes the final decisions. I have a very accommodating and supportive husband who goes out of his way to ensure that I have the necessary support to run my farm and make great harvest. My husband is an equally industrious man who supports
our family. He works in the field of building and construction and is a Veterinary officer as well. He is also a Pastor in our church and also farms. It is important for my children to see our dynamics, how each of their parents has a space in which they are the lead. When we are home, I perform my role as a wife making sure that there is food for the family and that the house is kept in inorder. On the farm,my husband is in my support unit and allows me to be in charge. This balance is very important for the family institution.

I have five Children. 4 girls and a boy I do not know if any of them will end up farming yet but what I do know is that it is very important for me that they all attend school. My first daughter, Mavis is 21 and is working towards becoming a nurse. In January 2022, she will leave home to go to Nursing training College. Beatrice, my second girl is 19 and has already moved out of home. SHe works and lives in Swedru. Her plan is to work hard enough and raise money to add up to the little that I have to enter the University. She wants to attend Kwame Nkrumah University of Science and Technology and pursue a course that will help her get permanent and good work in the Bank she is already working with in Swedru. My last three kids, Ama, Nancy and Junior are all climbing their way up the educational ladder. Ama is waiting to enter Senior HIgh School, Nancy is in JHS 2 and Jnr is in KIndergarten.


Video 2 - Elizabeth takes us through her palm oil production process.

Video 3 - Palm Oil processing 2
In this video, Elizabeth and her mother, Diana, continue making palm oil. The nuts are from their farms and the palm oil is prepared for selling. They do this twice a week.

Aside from farming, I make and sell Plantain chips. I also make fresh palm oil. I have been doing the Palm oil with my mother for about five years now. We are lucky to live close to the processing factory and we make our palm oil from our farm yields every two weeks. I wake up very early in the morning to Fry my plantain chips and package them up before I get the kids ready for school and myself ready for farm work. I enjoy what I do and whenever I am bored, I watch Telenovela or a film on TV. Those series are very entertaining.

Audio 5 - Future Plans.
In this audio, Elizabeth discusses her plans to invest her money in her children's future. She also says that she intends to do farming as long as possible and has no plans of learning a new skill or trade.

Soon after I started farming at 18, I got married and had my first two children. It was not long after that I knew I needed more financial freedom. I did not want to rely on my husband for everything. I also wanted to save so that I could support my children very well. I opened a bank account, learned about how to save with a bank and started. This has been one of the best decisions I have made.

I am happy with the progress my life has made. These days, I spend my time on my farm or on my mother’s farm helping her to organize and care for her seedling beds better. Farming evolves with time due to changes in the weather patterns and crop adaptations to the soil and it gives me joy that I am able to help my mother.


Diana Sekyi's Story - Living the best version.


At 53, Diana Sekyi is a mother and grandmother closest to her first born daughter. She lives with her second husband in Agona Kwesi Twum Krom popularly called Agona KTK where she farms and processes palm oil with her daughter Elizabeth.

I always have to pause whenever I am asked the question of what I would have become if I had an education. I pause not because it is a bad question per say, but because it brings many things to mind. First, it brings to mind the fact that the person asking may be asking with the idea that my life would have been better if I had some education. It also brings to mind the different scenarios that could have existed if I actually did go to school. As humans, it is very easy to
depict a better alternative when presented with the question or idea of what ifs. It is always as if a better version of my life exists if I had the privilege of going to school or growing up in the city or having fewer children. But who is to say that I am not actually living the best version of my life.

Audio 1 - why she could not attend school.
In this audio, Diana Sekyi elaborates on why she did not go to school explaining that after her sister , who was also the first born got pregnant while in school , her father vowed never to send any of his daughters to school.

I never went to school, I only grew up with stories of what school was like and the opportunities it offered. At the time, as a young girl, I yearned to be a part of a progressive system and would imagine myself finishing school and getting a good job, the kind that an education offers. Now, if you ask me what I would have become if I attended school, I do not know, maybe a teacher or a nurse or still a farmer. I have siblings who went to school who are not really using education to earn an income.

My parents had 11 kids. My father was a blacksmith and my mother farmed and sold food in front of our house. She would eventually give up the cooking to concentrate on her farming but that would be later in her older age when both of these occupations demanded a lot more energy and time. It was already decided that no daughter of my father would go to school even before I was old enough to start school. My father made this decision when my older sister, his first child, got pregnant while in school so from a very young age my mother taught me how to take care of the home in her absence. She also taught me how to take care of my younger siblings and run her food business while she was at the farm.


Audio 2 - Genesis
In this Audiom Diana sekyi describes how her inability to attend school made her start farming with her mother at a very young age. She also explains how he mother first taught her hot to sell food before taking her to the farm.

I started farming at a very young age. I would follow my mum to the farm and help in every way possible. I have fond memories of my mother telling me the tomatoes or garden eggs we used to cook were the ones I planted or cared for.

After a while, my mother felt that I was old enough to have my one farm and make my own money and so she offered me a piece of her farm land to grow Cassava and Corn. This is how I started farming at a very young age. I don't recall what age exactly but by 1983,during the famine we had in Ghana, I was 19 and I was already an independent farmer for a few years.

Audio 3 - The need to farm.
Diana Sekyi explains how a negligent husband pushed her to take farming more seriously so that she can pick up all the responsibilities of raising her children and giving them her best.

After getting married and having kids, I started to cook and sell again and do small scale farming. This is how I supported my family. My first husband and I had seven children and unfortunately he wasn't a supportive husband. I think I would have been overwhelmed and clueless as to how to raise 7 children on my own if I did not have a mother like mine. There is also something about farming that blesses you with the patience and skill to nurture things to life.

I learned a lot from my mother. How to not rely on one source of income, how to multitask and most importantly, how to perceiver in the presence of obstacles. Aside from having a mother who taught me how to be independent at a very young age, I watched her work extra hard to provide for her family when my father could not. I also watched her work hard to make sure her children, especially the girls who came after me, could go to school. I guess all this made it easy for me to navigate life on my own.

Audio 4 - Childhood memories- 1983 famine
In this audio, Diana sekyi describes one of the hardest times in her childhood and how they survived it. She describes the famine of 1983 in Ghana and explains how food was scare right from farming to buying of basic ingredients for cooking.

Just like my parents, my first child with my first husband was a girl. It was important to me that she had access to education so I made it a point for her to go to school and also learn how to farm. It offered her options. Although I was unable to see her all the way through to the university,I see the difference education has offered my daughter. She is now also a farmer, one of the best on the trade in town and she is working hard to make sure her children get an
education to the highest level. Currently, her first daughter is waiting to enter nursing school and she has made this possible through her farming. I am a proud grandmother and mother seeing how my daughter is very focused on giving her children everything they need,including an education.


Audio 5 - A supportive husband.
In this audio, Elizabeth Sekyi talks about how supportive her second husband is. She elaborates on how he helps her keep her farm, purchase and apply pesticides among other things.

I am grateful for farming and for the fact that my current husband persuaded me to go back to farming after many years of selling food. Farming has offered me a sense of identity and power and an income that does not make me rely on anyone. My second husband is very supportive and I farm with my daughter as well as process and sell palm oil.

Video 1 Diana Sekyi and her daughter, Elizabeth Sekyi are in this video. Diana tells us about her cucumber nursery and how she cares for it. She also discusses when they will be ready to be transferred to the main farm.

I enjoy working on my farm and coming home for a good rest. It is what keeps me active, happy and alive. I enjoy the family bond farming has created between my daughter, my husband and her husband. We all understand how farming has helped us survive and provide for our children. We all understand how to support each other and where everyone's power dominates. My power is on my farm and everyone follow my lead, everyone is there to help. At home, the dynamics may be different, we follow the lead of the husband as long as he is committed to the home and making decisions that are favorable to all but that doesn't stop us from picking up initiative and planning our day to favor ourselves. I saw my mother do it, I have done it and I am watching my daughter do it.

It is most exciting to see my granddaughters do it as well, going for what they want and all this would not have been possible if we didnt farm.



À Propos Du Projet

Au Ghana, la connotation culturelle de la nourriture est étroitement liée aux femmes. De l’achat de la nourriture brute au service de la nourriture sur la table et parfois à l'alimentation dans la bouche d'un jeune enfant, les femmes sont impliquées dans le processus de la nourriture et de sa fabrication. Dans l'histoire déjà existante, les femmes du marché occupent une place particulière en raison de leur participation active à la lutte pour l'indépendance ; cependant, ce projet va au-delà de la parenthèse des femmes du marché et des liens directs avec l'histoire politique. Il cherche des récits sur l'identité, la résilience et la continuité de générations d'agricultrices et d'exploitantes de Chop bar. Le point commun intéressant entre les femmes et la nourriture est qu'elles constituent un aspect important de la société qui est devenu un besoin fondamental pour le progrès. Bien que ces besoins fondamentaux soient importants pour la création de la vie et sa continuité, le problème se pose lorsque la société considère ces besoins fondamentaux comme un défaut de sa structure, au point de les ignorer.

Ce mépris est évident dans la narration de l'histoire, où les femmes sont exclues et sous-représentées, et où la nourriture et son concept sont sous-explorés dans les histoires pertinentes qui explorent les expériences et la continuité dans la vie des gens ordinaires. Le projet s'intéresse spécifiquement aux familles qui, depuis des générations, cuisinent pour servir le public ou cultivent des aliments pour la vente. En écoutant ces histoires générationnelles de femmes et leur relation avec la nourriture, l'idée du féminisme pour la femme de tous les jours sera mise en évidence, touchant à d'autres idées importantes et connexes telles que l'identité, l'indépendance, la résilience et la continuité. La richesse qui existe dans le mouvement entre les générations de familles qui ont été pendant de nombreuses années dans la même entreprise, dans ce cas soit l'agriculture ou la cuisine, est que les histoires toucheront sur la façon dont ces femmes ont réussi à rester actives à l'arrière-plan des événements politiques, économiques ou naturels qui d'une manière ou d'une autre ont affecté le mouvement et la subsistance. Il sera également intéressant d'entendre comment, une fois encore, elles ont réussi à rester en activité malgré l'évolution de la société.

En cherchant à sortir de l'ordinaire, une partie importante de ce projet consiste à aller au-delà des lieux géographiques du Ghana qui ont été davantage mis en avant dans notre histoire. Les exemples sont Accra, James Town, Cape Coast et Takoradi. Les histoires sélectionnées pour ce projet proviendront de villes moins mentionnées, apportant une nouvelle perspective à la vie et aux expériences au Ghana. Le produit final de ce projet est une collection de reportages mixtes d'images et d'essais racontés par la recherche, après que des interviews enregistrées et de courts audios de ces voix de femmes aient été ajoutés pour une expérience beaucoup plus saine. Les photographies montreront les agricultrices et les cuisinières en action tout en racontant leur histoire. Elles comprendront également quelques photos tirées des archives familiales, si elles existent.

Note Aux Rédacteurs

Les histoires recueillies dans le cadre de ce projet reflètent la vie de la femme ghanéenne de tous les jours et ses réflexions sur la vie et sa navigation dans la complexité des attentes individuelles, culturelles et sociétales. Bien que ces trois histoires ne rendent pas justice à la totalité des femmes vivant au Ghana, elles permettent de réfléchir à la position et au progrès des femmes dont les histoires ont été laissées de côté dans le discours sur des sujets tels que le féminisme ainsi que dans la documentation des histoires et des récits contemporains des femmes au Ghana. Pour recueillir ces histoires, il a fallu passer un jour ou deux avec ces femmes et, ce faisant, faire l'expérience de la vie selon leur point de vue. Cette expérience a mis en évidence les différentes bulles dans lesquelles nous vivons en tant que femmes dans le même pays et comment ces différentes bulles représentent des mondes totalement différents et comment ces mondes progressent. Il y a beaucoup à faire sur le sujet du féminisme et ce qu'il signifie pour ces mondes et j'espère que la lecture de ces histoires aidera à soulever des questions et des idées sur la façon dont nous naviguons dans le féminisme.

Les histoires proviennent du nord et du sud du Ghana. Dans la région du Nord, à Tamale, nous rencontrons Hajia Sumaya qui tient un Chop bar qui lui a été transmis par sa grand-mère et sa mère. Dans la région centrale, dans une ville appelée Agona KTK, nous rencontrons Diana Sekyi et sa fille, Elizabeth Sekyi, qui ont été agricultrices toute leur vie et sont issues d'une génération d'agriculteurs. À travers les similitudes et les différences que l'on observe dans toutes ces histoires, nous célébrons les femmes et la féminité, et la façon dont la nourriture, que ce soit par l'agriculture ou la cuisine, a aidé ces femmes à se forger leur propre identité et à prendre leur vie en main.


Remerciements

Je tiens à remercier The House of Everyday Feminism pour l'opportunité de réaliser ce projet. Il s'agit de ma première bourse et de mon premier projet solo et je leur serai toujours reconnaissante d'avoir cru en ce projet et d'avoir eu la patience de veiller à ce qu'il soit réalisé. Je voudrais également remercier ma mère, Janet Folagbade et ma sœur Alice Johnson pour leur immense soutien à ce projet, ma mère pour avoir aidé à trouver la famille Sekyi et ma sœur pour avoir aidé à monter les audios sonores. Un remerciement spécial va également à Ama Tawiah pour son aide à la photographie et à Esinam Damale. Je tiens également à remercier M. Mashood, à Tamale, qui m'a aidée à entrer en contact avec Sumaya's Kitchen, et M. Yamoah, à Swedru, qui m'a aidée à entrer en contact avec la famille Sekyi et à traduire. Et surtout, aux femmes qui m'ont permis d'entrer dans leurs maisons et leurs vies et qui m'ont parlé si honnêtement et librement. Je vous remercie toutes.

La Maison des Féminismes Africains (LMdFA) est financée par le Goethe-Institut en Afrique subsaharienne
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